Quel est l’impact économique global de l’addiction ?
Sommaire
En bref
Coût économique direct : L’addiction impose un fardeau financier considérable aux systèmes de santé, de justice et d’aide sociale. Les traitements médicaux, les hospitalisations, ainsi que les procédures judiciaires et les incarcérations liées aux comportements addictifs génèrent des dépenses massives pour les gouvernements. Ces coûts directs affectent non seulement les budgets publics, mais aussi la capacité de ces systèmes à fonctionner efficacement.
Perte de productivité : L’absentéisme et la baisse de performance au travail causés par les addictions représentent un véritable problème économique. Les personnes touchées par la dépendance sont souvent incapables de maintenir un emploi stable ou de contribuer pleinement à la société. Cela entraîne des pertes de productivité significatives, des coûts pour les entreprises et une réduction des recettes fiscales pour l’État.
Répercussions sociales : Les conséquences de l’addiction ne se limitent pas à l’individu, elles affectent également les familles et les communautés. Les proches des personnes dépendantes subissent des pressions émotionnelles et économiques qui peuvent mener à des ruptures familiales et à une détérioration du tissu social. Les comportements destructeurs liés à l’addiction augmentent aussi les tensions au sein des quartiers vulnérables, exacerbant les inégalités sociales.
Impact sur les finances publiques : L’addiction affecte gravement les finances publiques. D’un côté, elle réduit les recettes fiscales en raison de la perte de productivité ; de l’autre, elle augmente les dépenses publiques liées à la répression, au traitement et à la prévention. Cette pression budgétaire freine les investissements dans d’autres secteurs clés, tels que l’éducation et l’infrastructure, nuisant ainsi à la croissance économique globale.
Solutions : Pour atténuer l’impact économique de l’addiction, il est impératif d’investir dans la prévention, le traitement et la réinsertion. Des programmes de sensibilisation peuvent empêcher la survenue des addictions, tandis qu’un accès élargi aux soins et un soutien à la réinsertion professionnelle des personnes en rémission peuvent réduire les coûts à long terme. Ces stratégies permettent non seulement de diminuer le fardeau économique, mais aussi d’améliorer la qualité de vie des personnes touchées et de renforcer la cohésion sociale.
Introduction : Comprendre l'addiction et son impact économique
L’addiction, sous ses multiples formes, est un problème de santé publique mondial dont les répercussions dépassent largement le cadre individuel. Que ce soit par l’usage excessif de substances telles que les drogues, l’alcool, ou encore par des comportements addictifs liés au jeu ou à la technologie, l’addiction plonge des millions de personnes dans un cycle de dépendance difficile à briser. Si les impacts personnels sont souvent mis en lumière — souffrance physique, dégradation des relations familiales et amicales, détresse mentale —, les répercussions économiques de l’addiction sont tout aussi alarmantes.
L’impact économique de l’addiction est bien plus vaste qu’on ne pourrait l’imaginer. Il touche chaque secteur de la société, des individus eux-mêmes jusqu’aux gouvernements. Les systèmes de santé, les systèmes judiciaires, les entreprises et les finances publiques en subissent les conséquences, avec des coûts directs et indirects qui se chiffrent en milliards. Des frais médicaux accrus aux pertes de productivité en passant par l’augmentation des dépenses publiques pour faire face à la situation, l’addition est lourde, tant pour les individus que pour l’économie dans son ensemble.
Cet article explore en profondeur ces coûts, et plus largement l’impact économique global de l’addiction. Nous allons analyser les répercussions financières directes que les comportements addictifs imposent sur les infrastructures de santé et les systèmes sociaux, mais aussi les conséquences indirectes telles que la perte de productivité, les inégalités sociales croissantes et le fardeau imposé aux finances publiques. Plus que jamais, il est impératif de prendre conscience de l’importance d’une politique de prévention efficace, à la fois pour protéger la santé des citoyens et pour alléger les coûts supportés par la société.
Les coûts directs de l'addiction sur la société
Frais de santé : Lourd fardeau pour les systèmes médicaux
L’un des impacts les plus tangibles de l’addiction sur l’économie est le fardeau qu’elle impose aux systèmes de santé. Les personnes souffrant de dépendances nécessitent souvent une prise en charge médicale de longue durée, que ce soit pour traiter les complications physiques et mentales liées à la consommation de substances ou pour entreprendre des programmes de désintoxication. Ces soins, qui incluent souvent des hospitalisations prolongées, des consultations régulières, des prescriptions médicamenteuses et des interventions d’urgence, entraînent des coûts faramineux pour les services publics de santé.
Les chiffres sont accablants. Par exemple, en France, le coût de la consommation d’alcool à lui seul, en termes de frais de santé, est estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Aux États-Unis, selon une étude de l’Institut National sur l’Abus des Drogues (NIDA), le traitement des dépendances à la drogue et à l’alcool représente environ 600 milliards de dollars chaque année. Ce fardeau économique retarde l’accès aux soins pour d’autres maladies, car il sature les infrastructures hospitalières et détourne les ressources publiques vers la gestion des crises liées à l’addiction.
Les coûts judiciaires et la répression
Un autre aspect des coûts directs de l’addiction réside dans la pression exercée sur les systèmes judiciaires et carcéraux. L’addiction, en particulier à des substances illégales, conduit à une criminalité accrue, qu’il s’agisse de délits de possession, de consommation ou d’actes illégaux perpétrés pour financer une dépendance. Les coûts engendrés par ces comportements criminels sont immenses : frais de procédures judiciaires, incarcérations, et réhabilitation des délinquants.
En France, les dépenses liées à la répression du trafic et de la consommation de drogues sont estimées à plusieurs centaines de millions d’euros par an. Aux États-Unis, la « guerre contre la drogue » a coûté des milliards de dollars, avec un taux d’incarcération élevé pour les délits mineurs liés à la consommation de substances illicites. Chaque arrestation, chaque procès, et chaque séjour en prison ajoute un poids financier supplémentaire à la société, sans nécessairement résoudre la racine du problème.
Aide sociale : Un soutien financier permanent
En plus des systèmes de santé et judiciaires, les gouvernements doivent mobiliser d’importantes ressources pour l’aide sociale destinée aux personnes touchées par l’addiction. Cela inclut les allocations versées aux individus incapables de travailler en raison de leur dépendance, les programmes de réinsertion sociale, les refuges pour sans-abri, et les centres de réhabilitation. De plus, les familles des personnes affectées doivent souvent faire face à des difficultés économiques, augmentant ainsi leur recours à l’aide sociale.
L’addiction conduit aussi à une augmentation de la pauvreté. De nombreuses personnes dépendantes perdent leur emploi, leur logement, et leurs soutiens sociaux, ce qui les pousse à s’en remettre aux aides gouvernementales. Ces coûts sont durables, car même après une phase de rétablissement, les individus touchés ont besoin de temps pour réintégrer pleinement le marché du travail et la société. Les gouvernements doivent donc investir dans des services de soutien qui peuvent durer plusieurs années.
La gestion des coûts directs liés à l’addiction représente un défi colossal pour les sociétés modernes. Le financement de soins de santé adaptés, la gestion des conséquences judiciaires et le soutien social nécessaire pour aider les personnes touchées à se réinsérer constituent une part importante du budget des gouvernements. Il est urgent de trouver des solutions efficaces pour réduire ces coûts tout en soutenant les individus dans leur parcours de guérison.
Les coûts indirects : La perte de productivité
Absence au travail et baisse de performance
L’impact de l’addiction sur la productivité est souvent moins visible mais tout aussi significatif. Les personnes souffrant d’une dépendance tendent à s’absenter plus fréquemment du travail, soit en raison des effets directs de la consommation de substances (maladies, fatigue, dépression), soit parce qu’elles doivent s’absenter pour des traitements ou des hospitalisations. Cette situation crée une instabilité dans leur emploi, ce qui se traduit par des pertes financières pour les entreprises et l’économie dans son ensemble.
L’absentéisme est souvent accompagné d’une baisse de performance au travail. Les individus en situation d’addiction ont généralement plus de difficultés à se concentrer, à respecter les délais ou à fournir un travail de qualité. Cette baisse de performance a des répercussions directes sur la productivité des entreprises, mais aussi sur leur chiffre d’affaires et leur compétitivité. De plus, les collègues et managers doivent souvent compenser la baisse d’efficacité des employés concernés, ce qui crée une surcharge de travail et une diminution globale de la productivité.
Décès prématurés et invalidités
L’un des impacts les plus tragiques de l’addiction est la hausse des décès prématurés. Que ce soit à cause de maladies chroniques (cirrhose du foie, maladies respiratoires) ou d’overdoses, les pertes humaines liées à l’addiction sont importantes. Outre la souffrance humaine évidente, ces décès ont également un coût économique, car ils privent la société de personnes actives et productives, souvent en pleine force de l’âge.
Les addictions entraînent également des invalidités de longue durée. Les dommages physiques ou psychologiques résultant de la consommation de substances peuvent être si sévères que certains individus deviennent incapables de travailler pendant des années, voire pour le restant de leur vie. Cela génère des coûts indirects, non seulement pour les individus concernés, mais aussi pour les gouvernements, qui doivent assumer les charges sociales, et pour les entreprises, qui perdent des employés qualifiés.
Impact sur les entreprises
Les entreprises, tout comme la société dans son ensemble, subissent les conséquences économiques de l’addiction. Outre la perte de productivité et les absences répétées, elles doivent également assumer des coûts supplémentaires liés aux assurances, à la gestion des accidents de travail et à la formation des remplaçants. En effet, les personnes souffrant d’addictions présentent un risque accru de se blesser au travail, ce qui entraîne des frais supplémentaires en termes d’indemnités d’accidents ou d’absences prolongées.
De plus, lorsque des employés sont incapables de maintenir un emploi à long terme en raison de leur dépendance, cela impose aux entreprises de recruter et former de nouveaux travailleurs, ce qui entraîne des coûts de formation et de recrutement. Certaines entreprises investissent également dans des programmes de soutien pour aider leurs employés à se sortir de leur addiction, un coût supplémentaire pour elles, mais souvent nécessaire pour préserver leur main-d’œuvre.
Les répercussions sociales de l'addiction
Familles et communautés
L’impact de l’addiction ne se limite pas à la sphère économique ; il affecte également de manière profonde le tissu social. Les familles des personnes souffrant de dépendances sont souvent en première ligne, supportant les coûts émotionnels et financiers liés à l’addiction. Elles doivent faire face à la détresse psychologique de voir un proche s’enfoncer dans la dépendance, mais également aux difficultés économiques lorsque le membre de la famille en question est incapable de contribuer financièrement. Les soins et le soutien apportés à une personne dépendante peuvent également consommer beaucoup de temps et d’énergie, diminuant ainsi la capacité de travail ou de gestion de la vie quotidienne pour les proches aidants.
Dans les communautés, l’addiction peut entraîner des tensions, notamment dans les quartiers déjà vulnérables économiquement. Les comportements destructeurs liés à la dépendance peuvent amplifier les problèmes de criminalité et de violence domestique, affectant ainsi la qualité de vie de l’ensemble de la communauté. De plus, les enfants des personnes touchées par l’addiction sont souvent exposés à des conditions de vie instables, ce qui peut compromettre leur développement et augmenter les coûts à long terme pour les systèmes d’éducation et de protection sociale.
Inégalités sociales
L’addiction est souvent à la fois cause et conséquence des inégalités sociales. Les populations défavorisées, confrontées à des conditions de vie précaires, sont plus susceptibles de développer des comportements addictifs pour échapper au stress quotidien. En même temps, l’addiction aggrave ces inégalités en enfermant les individus dans un cycle de pauvreté. Les personnes dépendantes ont souvent du mal à accéder à des emplois stables, ce qui réduit leurs opportunités de mobilité sociale et les maintient dans des conditions économiques précaires.
Cette réalité crée un cercle vicieux : l’addiction perpétue la pauvreté, et la pauvreté accroît la vulnérabilité à l’addiction. Les quartiers à faible revenu sont souvent les plus touchés par ce phénomène, aggravant les divisions sociales et entraînant un sentiment d’impuissance et de désespoir dans ces communautés. Cela peut générer des coûts supplémentaires pour la société, notamment en termes de sécurité publique et de services sociaux.
Stigmatisation et marginalisation
L’une des conséquences les plus destructrices de l’addiction est la stigmatisation qui l’accompagne. Les personnes souffrant de dépendances sont souvent marginalisées par la société, vues comme irresponsables ou moralement défaillantes. Cette stigmatisation empêche bon nombre d’entre elles de demander l’aide dont elles ont besoin, retardant ainsi leur rétablissement. La marginalisation sociale des personnes dépendantes entraîne également des coûts sociaux élevés, car elle crée une fracture au sein de la société et alimente des préjugés qui freinent l’inclusion et l’intégration.
En outre, cette stigmatisation peut également se traduire par des politiques publiques inadaptées ou punitives, qui mettent l’accent sur la répression plutôt que sur la prévention et le traitement. Les coûts liés à ces politiques sont souvent bien plus élevés que ceux des programmes de prévention et de réhabilitation, et ils ne résolvent pas les problèmes sous-jacents liés à l’addiction.
Les coûts indirects de l’addiction, bien que plus difficiles à quantifier, sont tout aussi dévastateurs que les coûts directs. La perte de productivité, l’impact sur les familles et les communautés, ainsi que les inégalités sociales exacerbées par la dépendance représentent une charge lourde pour la société. Il est clair que la lutte contre l’addiction nécessite une approche intégrée, tenant compte non seulement des aspects médicaux, mais aussi des enjeux sociaux et économiques.
L'addiction et son impact sur les finances publiques
Les dépenses publiques
Les gouvernements du monde entier consacrent d’importantes ressources financières pour répondre aux défis que posent les addictions. Ces dépenses incluent les coûts liés à la prévention, au traitement, ainsi qu’à la répression. En matière de santé publique, les autorités doivent financer des centres de traitement spécialisés, des programmes de réhabilitation et des campagnes de sensibilisation. Ces initiatives sont essentielles pour aider les individus à sortir du cycle de la dépendance, mais elles représentent une dépense continue pour les États.
Par ailleurs, la prévention est également un domaine prioritaire pour les gouvernements. Des campagnes d’éducation sont régulièrement lancées pour informer le public des dangers liés à la consommation excessive de substances telles que l’alcool, les drogues ou les jeux d’argent. Cependant, bien que la prévention soit souvent moins coûteuse que le traitement, elle nécessite des budgets substantiels pour être efficace et atteindre une large audience.
Les pertes fiscales
Un autre effet indirect mais significatif de l’addiction sur les finances publiques concerne les pertes fiscales dues à la diminution de la productivité économique. Les personnes dépendantes, en raison de leurs problèmes de santé ou de leur incapacité à conserver un emploi, sont souvent exclues du marché du travail, ce qui signifie une perte de revenus pour elles et une perte de recettes fiscales pour l’État.
De plus, les secteurs économiques directement touchés par l’addiction, tels que le commerce de détail ou les services, subissent des pertes financières en raison de la baisse de la productivité de leurs employés. Moins de bénéfices se traduisent par moins de taxes perçues par les gouvernements. Ces pertes fiscales, combinées aux dépenses croissantes liées aux soins de santé et à l’aide sociale, créent un déficit budgétaire qui pèse sur l’économie d’un pays.
L'effet sur l'économie globale
À une échelle plus large, l’addiction peut avoir un impact négatif sur la croissance économique globale d’un pays. En freinant la productivité, en augmentant les dépenses publiques et en réduisant les recettes fiscales, l’addiction freine le développement des infrastructures et l’investissement dans des secteurs clés tels que l’éducation ou l’innovation. Les gouvernements, accaparés par la gestion des crises liées à la dépendance, ont moins de ressources à consacrer à des politiques économiques proactives qui pourraient stimuler la croissance et améliorer la qualité de vie de l’ensemble de la population.
Le coût invisible : La qualité de vie et le bien-être collectif
Santé mentale et bien-être
L’addiction a des répercussions profondes sur la qualité de vie des individus et sur le bien-être collectif. Au-delà des coûts économiques tangibles, elle affecte la santé mentale de millions de personnes. Les dépendances, qu’elles soient liées à l’alcool, aux drogues ou même à des comportements tels que les jeux vidéo ou les paris, provoquent des troubles psychologiques importants tels que l’anxiété, la dépression, et parfois même des tendances suicidaires.
Ce malaise psychologique ne se limite pas aux individus directement touchés. Les familles, les amis et les communautés souffrent également des effets indirects de l’addiction. Les proches de personnes dépendantes doivent souvent gérer une forte détresse émotionnelle, ce qui peut également impacter leur santé mentale et leur propre bien-être. L’impact psychologique global sur la société, bien qu’il soit difficile à quantifier, se traduit par une qualité de vie nettement inférieure pour de nombreuses personnes.
Climat social et cohésion sociale
L’addiction affecte également le climat social dans son ensemble. Lorsque les problèmes de dépendance deviennent omniprésents dans une société, ils peuvent déstabiliser la cohésion sociale. L’augmentation des comportements criminels liés à l’addiction (vols, violences, conduites en état d’ébriété) génère un sentiment d’insécurité, notamment dans les communautés les plus vulnérables. Cette insécurité altère la confiance que les citoyens accordent à leurs institutions et à leur capacité de protéger et de soutenir les individus.
De plus, les comportements addictifs peuvent engendrer une rupture des liens sociaux au sein des familles et des communautés. Les personnes dépendantes se retrouvent souvent isolées, ce qui aggrave leur état et les éloigne des réseaux de soutien qui pourraient les aider à se rétablir. Cette fragmentation sociale coûte cher à la société, car elle renforce les inégalités et la marginalisation.
Les coûts en termes de bonheur et de satisfaction de vie
Au-delà des chiffres, il existe un coût plus subjectif mais tout aussi important : celui du bonheur et de la satisfaction de vie. L’addiction érode progressivement le bien-être général d’une société, en affectant la capacité des individus à mener une vie épanouie et productive. Lorsque des ressources importantes sont consacrées à la gestion des addictions, d’autres domaines de la vie publique, comme l’accès à la culture, au sport ou aux loisirs, sont souvent négligés, ce qui limite les opportunités de bien-être collectif.
Les coûts invisibles de l’addiction, qu’ils concernent la santé mentale, le climat social ou le bien-être général, sont peut-être les plus difficiles à évaluer, mais ils n’en sont pas moins réels. Ils nous rappellent que l’impact de l’addiction ne se limite pas aux pertes économiques tangibles. Il s’agit également d’une question de qualité de vie, de bonheur et de santé collective. La gestion de ces aspects doit être au centre des politiques publiques pour espérer un véritable changement.
Solutions pour atténuer l'impact économique de l'addiction
Prévention et sensibilisation
L’une des stratégies les plus efficaces pour réduire les coûts économiques de l’addiction consiste à investir massivement dans la prévention et la sensibilisation. L’éducation du public, en particulier des jeunes, sur les dangers des comportements addictifs peut prévenir l’apparition des dépendances. Les campagnes de sensibilisation doivent être constantes, accessibles et adaptées aux différentes tranches d’âge et contextes sociaux.
Dans les écoles, la mise en place de programmes éducatifs sur les risques liés à l’alcool, aux drogues et aux comportements addictifs, comme le jeu ou l’usage excessif de la technologie, pourrait avoir un effet préventif majeur. Les gouvernements doivent aussi collaborer avec les médias pour diffuser des messages préventifs et démystifier les réalités souvent régularisées des substances ou comportements addictifs.
Réformes de la santé publique
Le système de santé publique joue un rôle clé dans la réduction de l’impact économique de l’addiction. Les gouvernements doivent investir dans des infrastructures médicales spécialisées dans le traitement des dépendances. Cela inclut le financement de centres de désintoxication, de programmes de soutien psychologique, et de consultations à bas coût, voire gratuites, pour les personnes à risque. Ces investissements peuvent paraître coûteux à court terme, mais ils sont une solution durable pour réduire les coûts futurs en matière de soins d’urgence ou d’incarcération.
En parallèle, la prise en charge des addictions doit être abordée de manière holistique. Au lieu de punir les individus dépendants, les politiques devraient se concentrer sur le traitement et la réhabilitation. Une approche orientée vers la guérison, avec des programmes de réinsertion sociale et professionnelle, est essentielle pour aider les personnes en rémission à retrouver une vie normale et productive.
Réinsertion et soutien aux personnes en rémission
La réinsertion des personnes en rémission est cruciale pour réduire l’impact économique de l’addiction sur la société. Un individu réhabilité et réintégré dans le marché du travail devient un atout pour l’économie, au lieu d’être une charge. Les programmes de soutien aux personnes en rémission doivent inclure une formation professionnelle, des offres d’emploi adaptées, et un accompagnement psychologique pour s’assurer que la personne puisse surmonter ses défis sans retomber dans la dépendance.
De plus, un soutien doit être apporté aux familles touchées par l’addiction. Les réseaux de soutien communautaire, comme les groupes de discussion ou les services d’aide sociale, peuvent offrir un environnement plus stable, favorisant ainsi la réhabilitation et la réinsertion des individus dépendants.
Conclusion : Investir dans la prévention, un gain économique pour tous
L’impact économique de l’addiction sur la société est immense, à la fois en termes de coûts directs et indirects. Il touche des domaines aussi variés que la santé publique, la justice, les finances publiques et la productivité globale. Les coûts invisibles, tels que la détérioration de la qualité de vie, la santé mentale, et la cohésion sociale, rendent encore plus urgent le besoin d’interventions efficaces.
Pourtant, des solutions existent. En investissant dans la prévention, la réhabilitation et la réinsertion, les sociétés peuvent non seulement réduire les coûts économiques de l’addiction, mais aussi améliorer la qualité de vie de leurs citoyens. Les gouvernements, les entreprises, et les citoyens doivent s’unir pour mettre en place des politiques qui ne se contentent pas de gérer les symptômes de l’addiction, mais qui s’attaquent à ses causes profondes.
La prévention doit être prioritaire, car elle représente une opportunité de réduire les comportements addictifs avant même qu’ils ne commencent. Les réformes de la santé publique, avec un accent sur le traitement des dépendances plutôt que sur la répression, sont également indispensables pour éviter de surcharger les systèmes de santé et de justice. Enfin, offrir des chances de réinsertion aux personnes touchées permet non seulement de réduire les coûts à long terme, mais aussi de renforcer le tissu social et économique de la société.
En fin de compte, la lutte contre l’addiction n’est pas seulement une question de santé ou de justice, c’est un enjeu économique majeur qui concerne toute la société. Il est de notre responsabilité collective d’investir dans des solutions durables, non seulement pour soulager le fardeau économique, mais aussi pour offrir une meilleure qualité de vie à tous.
Ressources utiles
Addict’Aide – Le village des addictions
- Site d’information et de soutien qui offre des ressources pour comprendre, prévenir et soigner les différentes formes d’addictions.
- Lien : https://www.addictaide.fr
Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives (OFDT)
- Organisme officiel fournissant des données et des études sur les addictions en France, incluant des rapports sur l’impact économique des dépendances.
- Lien : https://www.ofdt.fr
Fédération Addiction
- Réseau d’acteurs de la prévention et du traitement des addictions, proposant des informations et des formations pour les professionnels et le grand public.
- Lien : https://www.federationaddiction.fr
Drogues Info Service
- Service d’information et d’accompagnement pour les personnes en difficulté avec une addiction, ainsi que leurs proches. Le site propose un chat en ligne, un forum, et une ligne d’écoute gratuite.
- Lien : https://www.drogues-info-service.fr
FAQ
Quel est le coût mondial de l'addiction pour les gouvernements ?
Le coût mondial de l'addiction pour les gouvernements se chiffre en centaines de milliards de dollars chaque année, incluant les dépenses de santé publique, les systèmes judiciaires et les aides sociales. Les chiffres varient en fonction des pays, mais les États-Unis dépensent à eux seuls plus de 600 milliards de dollars par an en coûts liés à la drogue et à l'alcool.
Quels types d'addictions ont l'impact économique le plus lourd ?
Les addictions les plus coûteuses en termes économiques sont généralement liées à l'alcool, au tabac, et aux drogues illicites. Les coûts incluent les soins médicaux, la perte de productivité, et les dépenses judiciaires. Les dépendances comportementales comme le jeu ou l'addiction aux technologies commencent également à peser sur les économies.
Comment les entreprises peuvent-elles réduire les coûts liés à l'addiction chez leurs employés ?
Les entreprises peuvent réduire ces coûts en mettant en place des programmes de bien-être au travail, des formations de sensibilisation aux dépendances, et des dispositifs d'accompagnement psychologique pour les employés. Elles peuvent aussi offrir un soutien aux employés en rémission, comme des programmes de réinsertion professionnelle.
L'addiction est-elle un problème plus coûteux dans les pays développés ou en développement ?
L'addiction a des impacts économiques importants à la fois dans les pays développés et en développement, mais elle peut être particulièrement dévastatrice dans les pays en développement où les systèmes de santé sont moins capables d'absorber les coûts, et où les filets de sécurité sociale sont souvent inexistants.
Comment le traitement des addictions peut-il réduire le fardeau économique global ?
En investissant dans le traitement des addictions, les gouvernements peuvent réduire les coûts à long terme en limitant les dépenses en soins d’urgence, en réhabilitation et en incarcération. De plus, aider les personnes dépendantes à retrouver une productivité normale permet de relancer leur contribution à l'économie.