
Sommaire :
Introduction : quand la honte devient un mur invisible
Pendant longtemps, j’ai cru que l’addiction était une faute morale, une faiblesse qu’il fallait cacher à tout prix.
Je vivais avec cette idée que ma dépendance faisait de moi quelqu’un de moins digne, de moins “normal”.
Cette honte m’a enfermé dans le silence pendant des années.
Je me suis construit un masque, celui de l’homme qui “tient le coup”, alors qu’à l’intérieur, tout s’effondrait.
L’alcool a façonné une grande partie de ma vie.
Pendant longtemps, il a été mon refuge face à la peur, aux échecs, à la solitude.
Mais, comme beaucoup, j’ai fini par comprendre que cette échappatoire n’était qu’une illusion : elle ne faisait qu’aggraver mes blessures.
L’alcool m’a tout pris — ma dignité, ma famille, ma carrière, et à un moment, l’espoir même de pouvoir me relever.
C’est seulement au fond du gouffre que j’ai commencé à comprendre : ce n’était pas la honte qui allait me sauver, mais l’acceptation.
Ce jour-là, quelque chose a basculé.
J’ai cessé de me juger pour commencer à me comprendre.
J’ai accepté l’idée que l’addiction n’est pas une question de morale, mais une question d’humanité.
C’est en regardant mes failles avec lucidité, et non avec mépris, que j’ai pu amorcer le changement.
Et c’est surtout en croisant le regard bienveillant de professionnels, d’éducateurs et de pairs, que j’ai compris qu’on ne se relève pas seul.
Aujourd’hui, cela fait plus de cinq ans que je vis dans la sobriété.
Je suis suivi par un CSAPA, accompagné par une éducatrice spécialisée et une psychologue.
Je participe à des groupes de soutien, et j’interviens à mon tour auprès de personnes en difficulté.
Mon engagement bénévole, notamment à La Cloche et Linkee, m’a aidé à retrouver un sens à ma vie.
Ces expériences ont nourri ma vocation : celle de devenir éducateur spécialisé, pour à mon tour accompagner sans juger.
Ce que j’ai appris sur ce chemin, c’est que la honte n’a jamais guéri personne.
Elle détruit le lien, elle empêche la parole.
Mais dès qu’on ose parler, dès qu’on se sent accueilli sans être jugé, alors quelque chose s’ouvre.
Là commence le rétablissement — un pas après l’autre, un jour à la fois.
Comprendre l’addiction au-delà du jugement
L’addiction, une réponse avant d’être un problème
Quand on parle d’addiction, beaucoup imaginent une question de volonté.
On entend souvent : “Il suffirait d’arrêter.”
Mais ceux qui ont vécu la dépendance savent que ce n’est pas si simple.
Dans mon histoire, l’alcool n’était pas un plaisir, mais une réponse.
Une façon de calmer mes peurs, de fuir le vide, d’oublier ce que je n’arrivais pas à affronter.
Je n’ai pas commencé à boire pour détruire ma vie.
J’ai commencé à boire pour la supporter.
L’alcool, au départ, m’apaisait. Il me donnait l’illusion d’un équilibre, d’une force que je n’avais plus.
Mais peu à peu, cette illusion est devenue ma prison.
Je buvais pour me sentir vivant, puis je buvais pour ne plus sentir du tout.
Avec le recul, je comprends que la dépendance est une tentative désespérée de retrouver du contrôle sur une souffrance intérieure.
C’est une stratégie de survie, pas un choix conscient.
Et quand on cesse de juger le comportement pour écouter la douleur qui s’exprime derrière, tout change.
C’est cette compréhension — profonde, humaine, éducative — que j’ai découverte au fil de mon rétablissement.
La honte, ce poison silencieux
Ce qui rend l’addiction si difficile à vivre, ce n’est pas seulement la perte de contrôle, c’est la honte.
La honte d’avoir déçu, de s’être détruit, d’avoir fait souffrir.
La honte d’être “celui qui a un problème”.
Pendant des années, elle m’a enfermé dans le silence.
J’avais peur du regard des autres, peur d’être rejeté, peur de ne plus valoir rien.
Mais la honte, c’est un cercle vicieux : plus on la cache, plus elle grandit.
Elle isole, elle coupe du lien, elle empêche la parole et donc, la guérison.
Je l’ai compris dans les groupes de parole où j’ai commencé à dire les choses comme elles étaient, sans fard.
À ma grande surprise, personne ne m’a jugé.
On m’a écouté. On m’a reconnu.
Et ce simple regard sans condamnation a ouvert une brèche dans le mur de la honte.
Aujourd’hui, je le vois dans ma pratique et dans mes échanges au CSAPA :
beaucoup de personnes ne demandent pas d’aide, non pas parce qu’elles ne veulent pas changer, mais parce qu’elles ont honte.
Elles craignent d’être vues comme “faibles” ou “malades”.
Or, l’éducation spécialisée, c’est précisément cela : accompagner sans juger, accueillir sans blâmer.
Parce que personne ne guérit dans la honte — on guérit dans le lien.
Retrouver sa dignité par la compréhension
Quand j’ai cessé de me définir par mon addiction, j’ai commencé à redevenir moi-même.
Le regard des autres a longtemps pesé sur moi, mais j’ai appris que le plus dur à changer, c’était mon propre regard.
Reprendre confiance, ce n’est pas effacer le passé, c’est lui redonner du sens.
Et ce sens, je l’ai trouvé dans la rencontre avec les autres — ceux qui luttent, ceux qui accompagnent, ceux qui espèrent encore.
C’est dans cette expérience que s’enracine aujourd’hui mon engagement éducatif :
aider les autres à se libérer du poids de la honte, à comprendre que leur souffrance a une histoire, et qu’ils ont encore le droit d’espérer.
Comprendre l’addiction, c’est comprendre l’humain.
Le déclic : voir la personne avant le comportement
Il y a eu un moment précis où ma perception de l’addiction a changé.
Pendant des années, je ne voyais que mes échecs, mes rechutes, mes pertes.
Je croyais que je n’étais plus qu’un “alcoolique”, réduit à un mot, à un comportement.
Et puis, un jour, au centre APTE de Bucy-le-Long, tout a basculé.
Ce lieu, qu’on appelait “le château des émotions”, m’a confronté à moi-même.
La méthode Minnesota n’était pas un simple protocole : c’était une rencontre avec la vérité.
J’y ai compris que pour avancer, il fallait arrêter de fuir, arrêter de mentir, et surtout, arrêter de se détester.
Les premiers jours ont été durs.
J’étais sceptique, méfiant, épuisé.
Mais au milieu de tout cela, une éducatrice m’a dit une phrase que je n’ai jamais oubliée :
“Tu n’es pas ton comportement, tu es une personne qui souffre, mais qui peut changer.”
Ce regard, cette parole, a tout déclenché.
C’était la première fois depuis longtemps que quelqu’un me voyait autrement que comme “un cas”.
Cette simple reconnaissance a planté une graine : celle de la possibilité d’un autre futur.
J’ai alors commencé à me regarder autrement, moi aussi.
Les trois mois passés à Bucy-le-Long ont marqué le début d’un long processus de reconstruction.
J’ai appris à exprimer mes émotions, à mettre des mots sur ce que j’avais toujours caché.
J’ai compris que la guérison ne commence pas quand on arrête de consommer,
mais quand on commence à se reconnecter à soi-même et aux autres.
À ma sortie du centre, j’ai intégré une communauté thérapeutique à Aubervilliers, où j’ai poursuivi ce travail intérieur.
Pendant treize mois, j’ai appris à vivre sobrement, à accepter mes limites, à réparer mes erreurs.
C’est là que j’ai recommencé à croire en la possibilité d’une autre vie.
C’est aussi là que j’ai compris que l’aide n’est pas une faiblesse, mais un acte de courage.
Mon engagement bénévole auprès de La Cloche et de Linkee est né de cette transformation.
Aider les autres à leur tour m’a permis de donner du sens à ce que j’avais traversé.
J’ai découvert que le regard bienveillant que j’avais reçu, je pouvais désormais l’offrir à mon tour.
Ce fut mon second déclic : comprendre que le rétablissement ne se vit pas seul, mais dans la relation.
En tant qu’éducateur spécialisé en formation, je garde de cette expérience une certitude :
il faut d’abord voir la personne avant de voir le comportement.
Derrière chaque dépendance, il y a une histoire, un passé, une douleur.
Et quand on regarde avec humanité, on réveille la dignité qui sommeille en chacun.
Aujourd’hui, quand j’accompagne ou que j’écoute, je me rappelle toujours cette phrase :
“On ne guérit pas quelqu’un en le jugeant, on l’aide à se guérir en le reconnaissant.”
C’est exactement ce que j’ai vécu ce jour-là : le moment où, pour la première fois,
quelqu’un m’a vu autrement que comme un “addict”.
Ce regard m’a rendu ma valeur — et il continue d’inspirer ma manière d’être auprès des autres.
Accompagner sans juger : le rôle de l’éducateur spécialisé
Si j’ai choisi de devenir éducateur spécialisé, c’est parce que quelqu’un, un jour, a su m’accompagner sans me juger.
Cette posture, je l’ai vécue à la première personne, et je sais aujourd’hui à quel point elle peut transformer une vie.
Quand j’étais suivi par le CSAPA, j’ai rencontré deux professionnelles qui ont profondément marqué mon parcours :
une éducatrice spécialisée et une psychologue.
Elles m’ont accompagné dans mes moments les plus fragiles, avec bienveillance et constance.
Elles ne m’ont jamais défini par ma dépendance, mais par ma capacité à avancer.
Leur écoute, leur patience et leur regard sans jugement ont fait renaître en moi quelque chose que je croyais perdu : la dignité.
Elles m’ont appris qu’on ne se reconstruit pas en se blâmant, mais en se sentant compris.
C’est cette expérience-là qui m’a donné envie, à mon tour, d’aider ceux qui doutent encore de leur valeur.
Écouter avant d’agir
Écouter, c’est le premier acte éducatif.
Avant d’accompagner, il faut comprendre.
J’ai appris, à travers mon propre parcours, que derrière chaque silence il y a une peur, et derrière chaque colère, une blessure.
Quand une personne en souffrance se sent entendue sans être jugée, elle retrouve une part de son humanité.
C’est là que commence le travail d’accompagnement.
Dans mes engagements bénévoles à La Cloche et Linkee, j’ai souvent retrouvé cette même vérité :
les gens n’attendent pas qu’on les “sauve”, ils ont besoin qu’on les voie.
Distribuer des repas, tendre une main, parler, écouter — ce sont des gestes simples, mais porteurs d’une immense force.
Chaque fois que je tends une main, je me rappelle d’où je viens, et pourquoi je le fais : pour briser la solitude, pour recréer du lien.
Valoriser les forces plutôt que les failles
L’un des enseignements que j’ai tirés de mon parcours, c’est qu’il ne faut jamais réduire quelqu’un à ses échecs.
Pendant longtemps, je ne voyais que ce que j’avais perdu.
Ce sont les autres — les professionnels, les bénévoles, les pairs — qui m’ont aidé à voir ce que je réussissais encore :
tenir un jour de plus, reprendre contact avec ma fille, oser parler dans un groupe, aider quelqu’un d’autre.
Aujourd’hui, dans ma posture d’éducateur en formation, j’essaie d’adopter le même regard.
Je valorise les petites victoires, car ce sont elles qui construisent la grande.
Quand on reconnaît les efforts d’une personne, on lui rend confiance en ses capacités.
Et c’est cette confiance-là qui devient le moteur du changement.
Marcher à côté, pas devant
Accompagner quelqu’un, ce n’est pas lui dire quoi faire, ni décider à sa place.
C’est marcher à ses côtés, à son rythme.
C’est croire en lui même quand il n’y croit plus.
Dans mes activités à la Helpline des Narcotiques Anonymes, je retrouve cette dimension essentielle :
écouter, rassurer, rappeler que personne n’est seul.
Ce lien, même invisible, peut parfois empêcher une rechute, ou simplement redonner espoir.
Être éducateur, pour moi, c’est cela :
une présence, une écoute, une main tendue.
C’est aider sans imposer, soutenir sans diriger.
Parce qu’on ne tire pas quelqu’un hors de sa douleur — on l’accompagne à la traverser.
Changer notre regard collectif sur l’addiction
De la stigmatisation à la compréhension
Pendant des années, j’ai vécu sous le poids du regard des autres.
Le mot addiction faisait peur, il me collait à la peau.
Il suffisait d’un silence, d’un regard, pour me rappeler que j’étais différent, “celui qui a un problème”.
Mais ce que j’ai compris avec le temps, c’est que l’addiction ne dit rien de la valeur d’une personne.
Elle raconte une histoire, une douleur, un déséquilibre, mais jamais une absence de dignité.
La société, souvent, juge avant de comprendre.
Elle confond le symptôme avec la cause.
On parle d’alcooliques, de toxicomanes, de dépendants…
Mais on oublie qu’avant tout, il y a des êtres humains.
Des femmes et des hommes qui ont cherché, maladroitement parfois, à soulager une souffrance.
Changer notre regard, c’est reconnaître cette humanité-là.
Dans mon parcours, ce changement de regard a tout transformé.
Quand j’étais au plus bas, les mots blessants, les jugements ou les silences me faisaient sombrer un peu plus.
Mais un regard bienveillant, une phrase simple, une écoute sincère, pouvaient rallumer l’espoir.
C’est cette force-là que je porte aujourd’hui dans ma pratique et dans mes engagements.
Parler, c’est déjà guérir
Je crois profondément que la parole libère.
Pendant longtemps, j’ai gardé le silence, par peur du rejet.
Et c’est ce silence qui m’a enfermé.
C’est quand j’ai commencé à parler — à raconter mon histoire dans les groupes, puis à travers mon blog Comprendre l’Addiction — que j’ai commencé à guérir.
Mettre des mots sur ce que j’avais vécu, ce n’était pas me plaindre, c’était donner un sens à ma souffrance.
Je me souviens des premières fois où j’ai partagé mon histoire dans un centre ou lors d’un groupe d’entraide.
Je voyais dans les yeux des autres ce que j’avais moi-même ressenti autrefois : la peur, la honte, l’espoir aussi.
Et c’est là que j’ai compris que chaque témoignage peut servir de miroir à quelqu’un d’autre.
En brisant le silence, on brise la honte.
Et quand la honte tombe, la reconstruction peut commencer.
Aujourd’hui, à travers mes écrits et mes actions, je veux participer à ce changement de culture :
faire comprendre que la dépendance n’est pas une faiblesse, mais un combat.
Et que celles et ceux qui se battent chaque jour pour rester sobres sont des personnes courageuses, pas des “faillies”.
Replacer l’humain au cœur de la relation d’aide
L’addiction, ce n’est pas seulement une affaire médicale ou sociale : c’est une question de lien.
Ce que j’ai appris, c’est qu’on ne se reconstruit jamais seul.
Le regard d’un éducateur, d’un pair, d’un ami, peut parfois sauver plus sûrement qu’un traitement.
C’est pourquoi le rôle des professionnels du social, des associations et des citoyens est essentiel.
Nous avons tous un rôle à jouer pour changer la manière dont la société parle de ces sujets.
Aujourd’hui, je vois l’éducation spécialisée comme un espace où ce changement est possible.
Un espace où l’on apprend à voir au-delà du symptôme, à accueillir sans étiqueter, à accompagner sans exclure.
Je crois profondément que la bienveillance n’est pas une faiblesse, mais une force sociale.
C’est elle qui permet la rencontre, la confiance, la réparation.
Changer notre regard collectif, c’est accepter de voir autrement :
non plus “le problème”, mais la personne.
Et dans ce simple changement de regard, il y a déjà une forme de guérison.
Conclusion : L’espoir renaît quand la honte s’efface
Quand je repense à mon parcours, je mesure le chemin parcouru.
De l’ombre à la lumière, de la honte à la reconstruction.
Rien n’a été facile, mais chaque étape, chaque chute, chaque rencontre m’a appris quelque chose.
Pendant longtemps, je croyais que l’addiction m’avait tout pris.
Aujourd’hui, je sais qu’elle m’a aussi appris à me relever, à me connaître, à aimer la vie — un jour à la fois.
Il m’a fallu du temps pour comprendre que je n’étais pas défini par ma dépendance.
Elle a fait partie de mon histoire, mais elle ne dit pas qui je suis.
Ce que je suis devenu, c’est le résultat de toutes les mains tendues, de toutes les écoutes, de toutes les secondes chances.
C’est grâce à ces rencontres, humaines et sincères, que j’ai pu me reconstruire.
Mon parcours ne s’est pas arrêté au moment où j’ai cessé de boire.
Il continue, chaque jour, dans la simplicité du quotidien :
passer du temps avec ma fille, cuisiner, méditer, m’investir dans le bénévolat, poursuivre ma formation d’éducateur spécialisé.
Chacun de ces moments est une victoire.
Non pas spectaculaire, mais essentielle.
Car la vraie victoire, ce n’est pas de ne plus tomber — c’est d’apprendre à se relever.
Aujourd’hui, je vis sobrement, dans la paix.
J’habite dans un appartement social dans le 13e arrondissement de Paris, je poursuis ma thérapie au CSAPA,
et je continue à partager mon expérience à travers mon blog Comprendre l’Addiction.
Je participe à la Helpline NA, j’échange avec des personnes qui traversent ce que j’ai connu.
Chaque conversation, chaque écoute, me rappelle pourquoi je suis encore là :
pour transmettre ce que j’ai appris, pour dire que rien n’est jamais perdu.
Je crois profondément que la honte n’a jamais sauvé personne.
Elle enferme, elle éteint, elle isole.
Mais dès qu’on ose parler, dès qu’on se sent reconnu, alors l’espoir renaît.
Et cet espoir, je veux le transmettre à celles et ceux qui doutent encore :
on peut toujours se reconstruire, un jour à la fois.
Faq
Pourquoi a-t-on honte de son addiction ?
Parce que la société associe encore la dépendance à un manque de volonté.
En réalité, l’addiction n’est pas une faiblesse morale : c’est une souffrance qui cherche à s’exprimer autrement.
Comment sortir de la honte quand on est dépendant ?
En parlant, en cherchant du soutien, en rencontrant des pairs ou des professionnels.
La parole libère. Le silence, lui, entretient la honte et l’isolement.
Quel est le rôle d’un éducateur spécialisé dans l’accompagnement des addictions ?
C’est d’écouter sans juger, d’aider la personne à retrouver sa dignité et son autonomie.
L’éducateur marche aux côtés, jamais devant. Il aide à redonner confiance.
Peut-on se reconstruire après une addiction ?
Oui, absolument.
Avec du temps, du soutien et une démarche de rétablissement sincère, chacun peut retrouver une vie digne, libre et apaisée.
Comme le dit Olivier : “Un jour à la fois.”

À propos d’Olivier
Olivier est éducateur spécialisé en formation et bénévole engagé auprès d’associations de solidarité telles que La Cloche et Linkee. En rétablissement depuis plus de cinq ans, il partage sur ce blog son parcours, ses réflexions et des outils concrets pour comprendre, accompagner et déstigmatiser les addictions.
Il est également actif au sein des Narcotiques Anonymes et du CSAPA Pierre Nicole, où il intervient régulièrement pour soutenir d’autres personnes en rétablissement.
Retrouvez tous ses articles sur son blog : Comprendre l’Addiction — et suivez son message inspirant : “Un jour à la fois.”
Partageons nos expériences
En bref
L’addiction ne doit plus être perçue comme une honte, mais comme une tentative de réponse à une douleur souvent invisible. Ce n’est pas un choix, mais un signal d’alerte qui mérite écoute et compréhension.
Le sentiment de honte, profondément ancré, étouffe la parole et isole les personnes concernées. Il constitue un frein majeur au processus de rétablissement, car il empêche la demande d’aide.
Un simple regard bienveillant, celui qui voit l’humain avant le comportement, peut initier un tournant décisif dans un parcours de vie. C’est ce regard qui a permis à Olivier de se reconstruire, et qu’il transmet aujourd’hui dans sa pratique professionnelle.
L’éducateur spécialisé joue ici un rôle clé : accompagner sans juger, valoriser chaque pas, aussi petit soit-il, et reconnaître la dignité de l’autre, même dans la chute. C’est dans cette posture que se crée un espace propice au changement.
Enfin, c’est notre regard collectif sur l’addiction qu’il faut transformer. En remplaçant la stigmatisation par la compréhension, en brisant les silences par la parole, nous ouvrons un chemin vers la guérison, individuelle et sociale.
